Le masque neutre est un outil pédagogique qui a été créé dans les années 1950 à l’Université de Padoue par Amleto Sartori, à la demande de Jacques Lecoq, pour répondre à des questionnements profonds sur le masque afin de définir une pédagogie pour le théâtre masqué. Longtemps pensé comme outil pédagogique, Cathy Bouëssé et Dominique Loquin a fait du masque neutre un outil thérapeutique puis artistique en faisant évoluer son enseignement tant auprès des artistes de scène que du « tout public ».

Masquant totalement le visage, le masque neutre est régi par un langage très précis définit en huit règles. Ce langage permet de définir son propre alphabet gestuel à partir de ses actes réflexes et révéler son comique naturel. Il est l’idéale porte d’entrée pour aborder le théâtre du Clown, car les règles du masque neutre sont les bases universelles de tous les théâtres masqués : Clown, Bouffon, Commedia dell Arte, Mélodrame, Tragédie.

Le masque neutre interroge avant tout l’être créateur. Sollicitant la part universelle qui relie chacun au monde, le masque neutre révèle la dimension poétique qui rayonne dans l’expression de chaque corps.

 

Le masque neutre amène naturellement à une notion toujours difficile à appréhender, la neutralité.

Qu’est-ce qu’être neutre ?

Être neutre, c’est avant tout être en paix avec soi.

 

La neutralité n’est pas l’absence d’expression, l’absence d’émotion ou de sentiment. C’est un état de disponibilité.

La neutralité, c’est laisser s’exprimer les émotions les plus profondes retenues par la pudeur ou tout autre mécanisme bloquant leur émergence, car la neutralité permet de les vivre sans offrir à autrui aucune lisibilité qui pourrait être vécue comme un viol d’intimité.